• Episode 1 : Une aventure commence

    Enfin. Elle était arrivée là où restaient les derniers biens d'une famille qui n'avait probablement jamais été existante. Mais quels qu’ils soient, c'étaient désormais les siens.
     
     
    Aube Elpes. Le nom d'une jeune fille ordinaire, dont la vie en orphelinat et entre les familles d'accueil en avait fait une personne forte mais qui avait gardé son caractère doux. Non pas que les parents ou autres frères et sœurs ne furent pas affectifs, quoique quelques exceptions se sont présentées, comme pour tout. Mais le gouvernement l'empêchait de rester plus de deux ans. Alors, la solitude était son credo. Et dans cette jeunesse mouvementée survint la majorité libératrice. Libre d'aller n'importe où. Oui mais n'importe où c'est beaucoup d'endroits. Aube n'en voulait qu'un seul.
     
     
    -Derrière le grand arche de pierres, pensa-t-elle. Ah oui, on ne peut pas le louper !
     
    Arrivée à l'île de Rosellia - un belle île au large de Simtopia, où il y a longtemps se fonda une ville riche et prospère et où les artistes affluèrent en masse. On la surnommait "l'îlot des rêveurs". - Aube marcha longtemps après avoir demandé son chemin pour l'adresse "1, route de l'Arche". Le passant à qui elle demanda cela la regarda curieusement et lui demanda si on y construisait enfin quelque chose, si le terrain avait été vendu. Mais elle répondit simplement que non, le terrain était à elle et elle comptait bien habiter là-bas. La personne en fut plus interloquée encore, et lâcha un «bon courage» avant de filer. Décidément, elle était bien curieuse de savoir ce qui allait s'y trouver.
     
     
    On ne lui avait pas menti. La cabane qui se tenait devant elle avait une allure bien peu reluisante. Il s'agissait de la seule construction de l'immense terrain vague. Restait à savoir si elle était habitable. Normalement, elle devrait l'être, puisque selon le notaire, quelqu'un y avait vécu pendant plus de trente ans.
     
     
    Il lui avait d'ailleurs rajouté que l'eau et l'électricité y étaient reliées. À en croire la présence de la baignoire et de la machine à laver, c'était probablement le cas. Bien pittoresque endroit tout de même pour de tels objets...
     
     
    La jeune fille ne manqua pas de remarquer la porte cassée - pour ne pas dire défoncée - qui servait d'entrée à la maison... Elle espérait la réparer rapidement, ou au moins avant l'automne.
     
     
    L'intérieur ne payait pas de mine non plus. Un lavabo rafistolé, des toilettes vétustes, un lit simple et à l'allure spartiate,...
     
     
    ... un frigo sans doute pas de première jeunesse et une cuisinière qui n'était pas en reste. Elle allait aller loin avec ça.
     
    ~
     
     
    Le matin même, Aube passa faire des courses avec ses quelques économies pour s'acheter un peu de quoi manger, et se fit une petite salade en guise de déjeuner.
     
     
    Manger sur le rebord de la baignoire à l'extérieur était bien pittoresque mais peu confortable et pas franchement aisé. La jeune femme ne disposait vraiment que du strict nécessaire.
     
     
    Plus tard dans la matinée elle s'attela à planter les quelques graines qu'elle avait pris avec ses économies. Il était en effet une passion très présente dans le cœur d'Aube, et ce depuis toute petite. Le jardinage, la culture des plantes. Elle avait bien décidé de ne vivre que de cela. Mais les légumes rapportaient-ils assez pour vivre ? Elle n'en savait finalement pas grand chose...
     
     
    La nuit arriva rapidement, et alors qu'elle se coucha, elle se répéta qu'il faudrait vraiment rapidement réparer la porte... Là où elle habitait n'avait d'une maison que le nom.
     
     
    Heureusement pour Aube, elle vivait dans un endroit bien isolé. Personne ne penserait à venir ici... si ?
     
     
    Les jours suivants furent bien peu riches en nouvelles pour la jeune femme. Le quotidien s'était finalement vite installé, dans cette petite cabane.
     
     
    La vie n'y était pas vraiment confortable, mais Aube savait s'en contenter. Elle y était tranquille.
     
     
    À force de travailler à l'extérieur Aube avait pris des couleurs et un peu de fatigue. Mais elle respirait la quiétude, et la sérénité. La tranquillité de la nature était ressourçante.
     
     
    Bien sûr l'argent se faisait rare. Mais les factures étaient maigres et n'étaient finalement pas les plus pénalisantes.
     
     
    Pour tenter de trouver de quoi réparer ou s'équiper un peu mieux, la jeune femme allait parfois à la casse chercher des objets qui pourraient lui servir. C'était bien peu flatteur mais quand on a rien, il reste les solutions de secours.
     
     
    Le soir, Aube s'endormait comme un bébé après ses journées fatigantes, emportée par le flot d'énergie que suscitait la culture de ses légumes.
     
     
    Mais un matin, devant la porte, elle se trouva nez à nez avec une... camionnette de glacier. Interloquée, elle s'avança vers le véhicule, pour aller à la rencontre de l'homme qui s'y trouvait.
     
    -Excusez-moi, interrogea-t-elle, vous ne vous êtes pas trompé de chemin ?
    -Non, répondit avec lassitude le vieil homme, figurez-vous que je dois passer devant toutes les habitations occupées ! Comme on m'a indiqué que quelqu'un habitait ici maintenant, on m'a fait gentiment comprendre au passage que je dois aller y passer...
    -Vous plaisantez ? Mais j'habite seule ici ! Vous ne devriez pas faire le détour juste pour moi !
    -C'est mon boulot m'dame.
     
    Fort de cette étrange discussion, Aube se dit que peut-être qu'aller en ville, à la rencontre de la civilisation ne lui ferait pas de mal. Après tout elle habitait ici maintenant, et n'avait pas vraiment envie de passer pour une asociale...
     
     
    La bibliothèque fut son premier choix. Elle avait besoin d'apprendre quelques rudiments sur le bricolage et d'avancer ses connaissances sur le jardinage.
     
     
    Mais elle eut beau chercher pendant des heures, elle n'y trouva que des livres de fiction. Elle se plongea rapidement dans une histoire sentimentale tout à fait touchante, écrite par un certain Brandon Watts. Les déboires d'un amour tourmenté entre Camille et Mathieu. Quelque part elle pouvait y sentir une grande sincérité dans l'écriture, et c'était ce qui en faisait tout l'attrait. Mais malgré cette belle histoire, Aube n'était pas satisfaite et chercha quelqu'un qui pourrait peut-être l'aider à trouver ce qu'elle cherchait. Elle s'adressa à quelqu'un qui semblait travailler ici.
     
     
    -Excusez-moi, je cherche depuis tout à l'heure... Vous savez où sont les livres de compétences ? ça fait des heures que je fouille et je ne trouve pas.
     
     
    -Désolé, mademoiselle, mais nous n'en avons pas ici. Les livres de compétences ne sont disponibles qu'en librairie.
     
     
    -Oh, excusez-moi... ça ne fait rien. Vous pourriez peut-être m'indiquer où se trouve la librairie que je puisse aller les acheter là bas, à l'avenir ?
     
     
    -Bien sûr. Vous sortez d'ici, vous prenez à droite, et encore à droite. Vous êtes nouvelle en ville ?
    -Aha, oui, ça se voit tant que ça ?
    -J'ai beaucoup d'habitués ici, et je n'avais jamais vu votre visage auparavant ! Laissez-moi me présenter, je suis Boyd Wainwright, je gère la bibliothèque et le service culture de la ville. J'espère que vous vous plairez ici !
     
     
    -Enchantée. Je l'espère, moi aussi.
     
    À son départ, le gérant en question ne manqua pas de parler du festival d'été à la jeune arrivante. Depuis plusieurs jours, les gens se rassemblaient dans le parc central de la ville pour quelques réjouissances.
     
     
    Mais Aube décida d'abord de rester s'occuper de ses plantations, car le temps des premières récoltes était rapidement arrivé.
     
     
    Elle espérait en tirer un bon prix, misant surtout sur la qualité de ses produits.
     
     
     
    Elle réussit à s'en tirer avec quelques 40§ pour des mûres et des pêches qui semblaient plutôt bonnes. Cela lui donnait déjà un bon départ.
     
     
     
    Le jour suivant, elle décida de se rendre enfin au festival d'été. Le parc, qu'elle n'avait encore jamais visité auparavant était vraiment somptueux, à l'image de la ville. L'architecture des XVIIIe et XIXe siècles était quelque chose de très ancré dans la ville et lui donnait une allure romantique, presque d'un autre temps.
     
     
    Peu de temps après être arrivée, elle remarqua l'homme qu'elle avait rencontré l'autre jour, ce fameux Boyd Wainwright.
     
     
     
    Elle lui fit signe au loin avant de le rejoindre, la mine enjouée de rencontrer quelqu'un qu'elle connaissait.
     
     
     
    -Monsieur Wainwright ! Quelle coïncidence ! Vous venez voir le festival d'été vous aussi ?
     
     
    -Héhé, je venais me ressourcer un peu, oui. Mais je vous en prie, vous pouvez m'appeler Boyd !
     
     
    Ils discutèrent alors quelques temps au parc, pour faire plus ample connaissance, jusqu'à ce qu'Aube parle d'un problème auquel elle faisait face en ce moment.
     
     
    -Alors vous comprenez, je voudrais vraiment vivre de la culture des fruits et légumes, mais j'ai beaucoup de mal à essayer de voir ce qui pourrait aussi me rapporter. Je ne suis pas si proche de l'argent mais j'aimerais pouvoir avoir un peu plus de confort !
     
     
    -Mais enfin, la solution est simple ! Vous n'avez jamais songé à vous lancer comme jardinière professionnelle ?
     
     
    -Hein ? Qu'est-ce que c'est que ça ?
     
     
    -Eh bien c'est simple, il vous suffit de déclarer officiellement que vous souhaitez exercer le métier de cultivatrice et vous avez des indemnités si vous remplissez des quottas ! Venez demain en mairie, j'en discute avec mes collègues et vous aurez tout de suite de quoi vous en occuper.
     
     
    -C'est vrai ? Merci beaucoup pour le conseil, on peut dire que j'ai de la chance de tomber sur vous !
     
     
    Peu de temps après Monsieur Wainwright dut repartir mais les deux nouvelles connaissances échangèrent tout de même leurs numéros de téléphone...
     
     
     
    -Bien, termina Aube. Merci beaucoup pour tout Boyd ! Je ne manquerai pas de venir demain à la première heure pour voir tout ça.
    -Je vous en prie, c'est tout naturel, j'aime rendre service ! À la prochaine !
    -À plus tard !
     
     
    Alors que Boyd repartit, Aube reprit sa promenade dans le parc, admirant l'endroit où elle était arrivée.
     
     
    La fontaine centrale était digne du nom du lieu : Le Parc des Empereurs. Pas très original, mais qui en imposait quelque peu.
     
     
     
    Mais absorbée dans sa contemplation, la jeune femme distraite ne fit pas attention à la personne qui était dans sa direction et qui l'entrechoqua brutalement.
     
     
     
    La personne la rattrapa du bras alors qu'elle manquait de tomber.
     
     
    -Oups, excusez ! Je vous avais pas vue ! ça va ?
     
     
    -ça ne fait rien, répondit-elle, légèrement étourdie. Je ne vous avais pas vue non plus. Excusez-moi.
     
    Le jeune homme en face d'elle l'observa deux secondes sans rien dire.
     
     
     
    -Non, c'est pas grave.
     

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